Mise à jour : 23 septembre 2013.

nullLes confiterias :

 

Les confiterias font parties du circuit classique des bonnes tables de Buenos Aires mais aussi le rendez vous des amateurs de pâtisserie. Ouvert en continue, c’est un va-et-vient sans cesse dans la salle, un grouillement de garçons, entre le salé et le sucré, le froid et le chaud, les plats et les café, les bières et les tartes, une confiteria ne dort presque jamais ! C’est d’ailleurs pour cela que l’on s’y donne rendez vous , le matin, à midi l’après midi , le soir ou au plein milieu de la nuit, on s’y réunit car on sait que c’est ouvert.

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nullUn endroit où une femme pouvait entrer :

 

Autrefois (Vers 1900-1930), le terme de « confiteria » définissait uniquement les « pastelerias » (pâtisserie) qui s’étaient converties en salons de thé ou les dames de la bonne bourgeoisie avaient l’habitude de se réunir pour prendre le thé. C’était même en fait l’unique endroit publique ou une femme pouvait aller seule (ou accompagnée d’autres femmes) se désaltérer ou manger une pâtisserie et plus tard quelques tartes salées. Rapidement au fil des années, les plats chauds sont apparus et à partir de midi jusqu’à 15h on pouvait y déjeuner. Puis, le soir, à partir des années 1930, la mode est venue aussi de pouvoir y diner en couple, en famille, mais aussi entre amies sans pour autant devoir supporter les quolibets du voisinage. C’était donc à la fois un endroit chic et fin mais surtout bien famée. La « confiteria » ouvrait de bonne heure dans la matinée et fermait après l’heure du souper. Au fil des années, la confiteria s‘est popularisé pour devenir ce qu’on appelle aujourd’hui en France une brasserie, c'est-à-dire un lieu ou on peut venir boire mais aussi déjeuner ou diner. Ce qui la différencie des restaurants ce sont les horaires. Un restaurant n’ouvre à Buenos Aires que lors des deux services, par contre une confiteria ouvre au petit matin pour le petit déjeuner à 6h et ferme très tard vers 1h ou 2h du matin., Certaines confiterias placées sur les avenues ne ferment pas les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche.

 

Si le terme de confiteria est souvent juxtaposé au nom même de l’endroit, (comme la « Confiteria de las Violetas », ou l’ancienne « Confiteria del Molino ») certaines autres confiterias en sont bien, sans pour autant que la dénomination apparaisse, comme le « Café de los Angelitos » qui est bien plus une confiteria qu’un bar. Ce décalage d’appellation est souvent  dû parce que l’endroit s’est agrandi au fil des décades sans pour autant changer de dénomination (c’est le cas des Angelitos, qui était dans les années 30 et 40 qu’un véritable petit bar ).

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Photo : Le Cafe de los Angelitos dans el quartier de Balvanera. Photo Novembre 2012.

nullLes avantages des confiterias :

 

En général la salle même est somptueuse (pour les plus anciennes) mais de toute façon pour les plus récentres de tailles imposantes. En effet une confiteria, sur un ou plusieurs niveaux, peut accueillir plusieurs centaine de clients à la fois.  Le cadre est donc vaste, les tables larges et bien espacés. Et on s’y sent de toute façon très à l’aise.

Comme les horaires sont extensibles (d’où l’intérêt des confiterias) c’est à la fois la halte du petit déjeuner, l’endroit de prédilection pour le gouter l’heure du thé, amis aussi pour le déjeuner et le diner. Une sorte de temple de la restauration à toute heure et en horaire continue.

Certaines confiterias (les vraies de vraies, comme Las Violetas par exemple) ont même une propre boulangerie et pâtisserie dans leur établissement. Il y a d’ailleurs une porte annexe pour la clientèle qui y passe uniquement pour les achats. On peut donc y acheter des tartes, des gâteaux d’anniversaire, des panetones (ici on les nomme « pan dulce »), les petits fours (masitas), les bombons, caramels et autres alfajores en boites. Tout se vend soit l’unité, soit au kg. Ils sont tous à la vente à emporter, mais on peut aussi les déguster dans la partie salle à toute heure.

Vous aurez compris, c’est le lieu de perdition des gourmands de Buenos Aires. A celui qui saura on se trouve la meilleure « torta de Ricola » de la capital ou l’endroit ou on peut manger le meilleur « palmito » (palmier) ou le meilleur « coquito » (congolais).

La confiteria c’est un mélange entre pâtisserie de très bon niveau, brasserie ouverte 20 heures par jour et salon de thé élégant.

Il est même certain que leur niveau en pâtisserie est tellement élevé, que vous y trouverez des produits d’un niveau bien supérieur que vous pouvez avoir dans une boulangerie-pâtisserie de quartier. Vous êtes invité un après midi chez des amis, vous passez vous procurer une tarte, tartelette ou 200 gr de masitas dans une confiterias, votre geste sera certainement bien apprécié.

 

nullQuelques bonnes adresses :

 

Voici quelques confiterias les plus célèbres et donc les meilleures  (croyez en le gourmand d’expert que je suis !).

 

- La Confiteria de las Violetas (dans el quartier d’Almagro) sur Avenida Rivadavia 3899, metro Castro Barros. J’ai deja écrit un article sur cette célèbre confiteria. Aller voir sur : Confiteria de la Violetas.

- Café de los Angelitos (dans le quartier de Balvanera-Congreso) sur Avenida Rivadavia 2100, métro Congreso. Aussi un article deja ecrit, voir Café de los Angelitos.

null- Confiteria La Opera (dans le quartier de Balvanera - Avenida Corrientes) sur Corrientes 1799, métro Callao. Plus simple, dans un cadre “rénové année 70, mais avec une dernière mise à neuf au début des années 2010. Une vrai brasserie, ou pour prendre un verre, ou enfin our un ptit dej à 05h du matin, c’est ouvert (presque) tout le temps. On y croise les derniers fetards et les premiers qui petit dejeuner avant d’aller travailler. Un curieux mélange qui m’a toujours plu. Aussi ce coté un peu décalé dans cet air années 70 décadent. (les « mozos » sont d’époque aussi).

- SCuzzi ou j’ai plutôt envie de dire SQuzzi, car depuis que les gérants se sont disputés en 2012, le Scuzzi avec un « C » a fermé pour laisser la place à un nouveau SQuzzi avec « Q » au même emplacement. Cadre donc de 2012, très moderne et branché, a des horaires ininterrompu. On y mange bien, et on y petit déjeuner aussi comme il faut. C’est toujours plein, du matin au matin de 6h à 2h ! A l’angle de Corrinetes et de Callao (en face de la Confiteria Opera) Callao 392. Metro Callao.

null- Confiteria Ideal, (Suipacha 384) métro 9 de Julio. Bien que Cornu, c’est (et ce n’est qu’un avis personel) une confiteria en pleine décrépitude. Aussi bien dans l’assiette que sur la vétusté des peintures. Donc ne rien y consommer, mais aller la voir. Car c’est tout de même un des rares endroits encore sur pied datant d’un bon siècle dans son jus d’origine. Vous êtes arrivés donc en retard à Buenos Aires, puisque la confiteria Ideal était à la mode entre 1912 et les années 40. Un article déjà écrit sur ce lieu : Confiteria Ideal.

- Café Tortoni (Avenida de Mayo 825). A la fois tué par le tourisme (car envahit uniquement de touristes) et sauvé par eux (car ils le font vivre), le Tortoni est un musée vivant plus qu’une véritable confiteria aujourd’hui. Vous n’y allez donc que le voir, à la rigueur y prendre un café ou un petit déjeuner, mais on n’y déjeune, ni dine plus. D’ailleurs aucun porteño n’y va plus. Comme pour la Ideal, c’est trop tard, le Tortoni a été à la mode jusqu’au début des années 60, depuis c’est la chute inexorable. Un article écrit sur ce lieu tout de même historique. Voir : Café Tortoni.

 

Je vais continuer la liste cette semaine, pour vous proposer au moins une  bonne vingtaine d’adresses.

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Photos : La Confiteria las Violetas de Buenos Aires. Novembre 2012.

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