Mise à jour : 06 mai 2014. Première version : 30 juin 2006

Introduction à la visite de la ville de Córdoba : 

 

Premier article sur la ville de Cordoba, une manière d’engager le thème et de présenter le plus simplement possible cette ville qui est aujourd’hui la seconde du pays. Les autres articles suivants concernant la ville, vous donneront plus d’informations sur les monuments, parcs et autres curiosités de la ville. 

Petit élément de précision :

En Argentine, c’est souvent la première ville fondée dans une région qui a donné son nom à la province qui s’étend autour. C’est ainsi que la ville de Córdoba a donné son nom à sa province. Aujourd’hui pour différencier les deux entités, les Argentins ont pris l’habitude de désigner la ville en apposant le terme de « Capital », et la province de « Provincia ». On dira donc « Cordoba Capital » pour la ville et « Provincia de Cordoba » pour la province. A première vue cela parait simple mais je me souviens lors de mon premier voyage dans cette province, ma surprise d’entendre tous les « Cordobeses » me parler de « Capital » en désignant la ville de Cordoba. Je m’imaginais naïvement que « Capital » n’était réservé qu’à Buenos Aires.

Pour ce qui est de l’agglomération de la ville, c'est-à-dire en englobant les municipalités environnantes, on parlera toujours de « Gran Cordoba ».

Les habitants de la province de Cordoba sont les « Cordobeses et Cordobesas » pour ceux de la ville de Cordoba, on les nomme de la même façon, encore un élément de confusion !

Photo : La Cathedrale.

Cordoba aujourd’hui :

 

La ville de Cordoba qui forme le département de Cordoba est très étendue, 576 km2, en comparaison sachez que la ville de « Buenos Aires Capital » ne fait « que » 210 km2 et Paris 105 km2. On peut même dire que la ville de Cordoba regroupe à elle seule presque la totalité de la population de l’agglomération. 1.300.000 habitants sur un total de 1.500.000. En général quand on visite la ville de Córdoba on reste dans le centre historique et le quartier de la Nueva Cordoba, passant même que rarement au nord du Rio Suquia. Le touriste se concentre donc sur une petite surface de 4 à 5 km2.

La ville est placée dans ce qu’on peu appeler l’extrémité nord de la Pampa au pied de la chaine de montagne que l’on nomme la Sierra de Cordoba à une altitude de 360 a 480 m. Donc climat un peu continental car nous sommes loin de l’Atlantique et du Rio de la Plata mais agréable tout de même.

Photo : Le quartier de la Nueva Cordoba.

Vidéo : Cordoba à partir d'un drone. Décembre 2013. 4 mn 23 s.

Un peu d’Histoire

 

La ville est fondée le 6 juillet 1573 sur l’axe routier principal de la vice royauté. C’est en effet le chemin qui mène du Rio de la Plata à la Bolivie et au Pérou. Le plan de Cordoba est tracé sur le modèle Hispano-américain, à savoir le plan en damier articulé à partir de la Plaza Mayor. Sur cette place tous les pouvoirs y sont représentés, l’Eglise, l’Armée, et l’Administration coloniale espagnole.

On trace 70 « manzanas » (une manzana est la surface d’un bloc, proche de 100m par 100m), chaque manzana est partagée en 4 « solares » (chaque solar ayant donc une superficie de 50m par 50m). Il n’est pas possible d’acquérir une surface plus petite. Les parcelles « solares » sont vendues ou données par la vice royauté aux ordres religieux, colons espagnols ou conquistadores.

Il faudra plus de deux siècles pour que les 70 « manzanas » soient entièrement occupées par des constructions. La population croit très lentement et les nouveaux arrivants se font rares. Au XVIIème et XVIIIème siècle les villes de Tucuman ou de Salta sont plus développées et bien plus peuplées.

En 1599 les jésuites s'installent à Cordoba sur des terrains que lui donne la ville ou existait déjà (depuis 10 ans) un petit Hermitage déjà trop petit pour loger tous les religieux. En 1608 les travaux commencent et les jésuites édifient le Colegio Máximo (1610), L'Universidad (1622), Le Colegio Convictorio de Nuestra Señora de Monserrat (fondé en 1687 mais déplacé en 1782 sur l'emplacement actuel) et Le Noviciado (vers 1710). L'Eglise et la Capilla Doméstica furent construites entre 1644 et 1671. Apres l'expulsion des jésuites en 1767, les établissements furent confiés aux franciscains jusqu'en 1853 date à laquelle les jésuites reviennent à Cordoba. En 1854 L'Etat argentin prend possession de la Universidad et du Colegio Monserrat. Si je vous parle autant des Jésuites, c’est que ce sont ceux-ci qui ont réellement donné la premier impulsion à la ville avec le développement des collèges, université, églises et aussi dans la campagne environnante des premières estancias que l’on nommera plus tard « Estancias Jesuiticas ». A la fin de période des jésuites (en 1768), la ville entre en pleine décadence économique, agricole et intellectuelle, et il faut attendre l’administration du gouverneur Sobremonte (1784-1797) pour que la ville dépasse enfin les 70 manzanas et traverse à l’ouest le rio de la Cañada. Après l’indépendance du pays (1816), la ville se transforme en une forte place agricole.

 Lors de la présidence de Sarmiento dans les années 1868-1874 un esprit moderne souffle enfin sur la ville. Il faut dire que Cordoba était (à l’inverse de Buenos Aires) restée sur une économie agricole et n’avait pas encore senti l’arrivée des nouvelles vagues de colons européens, le « Cordobes » restait assez conservateur. Pourtant en quelques années Cordoba se modernise et on voit apparaitre, l’Academia de Ciencias fondé sous l’autorité de scientifiques européens, le service météorologique et l’observatoire astronomique. L’Exposition Nationale de 1871 est inaugurée avec l’arrivée du train à Cordoba et du télégraphe. A la fin du XIXème siècle les nouveaux quartiers d’inspiration haussmannienne se créent autour de l’ancien centre, c est le développement des barrios de Alberdi, San Vicente, General Paz, Alto Cordoba, Nueva Cordoba, ... Ces quartiers sont d’inspiration urbaine française, avec des hôtels particuliers, des ronds-points, des boulevards plantés d’arbres.

A partir de 1927 s’installe à Cordoba la Fabrica Militar de Aviones, c’est le début de nouvelle époque métallo-industriel de Cordoba, de nombreux colons ouvriers s’y installent et la population croit rapidement. Les grands axes des avenues principales sont élargies et allongées pour désengorger le trafic toujours plus important : Les axes Olmos-Colon, ou General Paz-Sarsfield, ou encore San Juan-Illia donnent une nouvelle physionomie au centre ville et tracent les nouveaux accès de la ville. Le début des années 30 est aussi l’apparition des premières galeries commerciales dans le centre ville. En 1969, tout le centre devient piétonnier.  Les années 1980 marquent le début d’un grande récupération urbaines des quartiers périphériques jusqu’alors délaissés, le Barrio Obrero sur la Cañada est transformé en paseo de las Artes (Le « San Telmo » de Cordoba). A signaler quelques dates historiques de l’époque contemporaine marque Cordoba comme le début du coup d’état contre Perón le 16 septembre 1955, et le « Cordobazo » de mai 1969, où les ouvriers et les étudiants se sont rebellés contre la dictature du général Ongania.

Photos : L'Eglise de la Compagnie de Jesus en 1880 et aujourd'hui.

Une visite et un arrêt dans la ville de Cordoba s’imposent t’ils ?

 

Mais certainement ! Comme je le dis toujours, on visite un pays au niveau du plancher des vaches (pour la Pampa c’est normal) et non pas en sautant d’un avion à un autre (d’où l’expression survoler), donc le bus est le mode de transport souhaité. C’est ainsi que si vous êtes à Buenos Aires et que vous voulez vous rendre dans le NOA (Comprenez Nord Ouest Argentin), on peut à la fois s’arrêter quelques temps à Rosario puis reprendre un bus pour Cordoba et enfin continuer sur Tucuman, Salta et Jujuy. Donc Cordoba est une halte extrêmement intéressante, pour la ville en elle-même (et ses vieille pierres) et aussi comme point de départ pour aller visiter la Sierra (dite de Cordoba).

Photo : Le Palacio Fereyra.

Quelle est la bonne époque pour visiter la ville ?

 

J'ai envie de dire lorsque la ville est vide mais pas trop !  A éviter donc à tout prix, la « Temporada alta » (haute saison) pendant la Semaine Sainte, les vacances d’hiver (charnière entre fin juillet et début août) et les fêtes de Noel. Evitez aussi la « Temporada baja » : les mois de janvier et de février, certes c'est le plein été, il y a du soleil, il fait chaud mais ....tout est fermé ! Car tous les « Cordobeses » sont en vacances dans la Sierra, alors de nombreux magasins, bars, facs, certains musées, les coins « branchouilles » sont déserts ou fermés alors à éviter aussi ! Donc il vous reste quand même au moins 9 mois dans l’année pour visiter la ville de Cordoba tranquillement.

Photo : Le Parque San Martin.

Qui vient faire le touriste dans la ville de Córdoba ?

 

D'après une enquête concernant le tourisme à Córdoba (Avril 2006) on y apprend que : 66% des touristes y venaient pour la première fois. On n'y vient pas en groupe, 60% y viennent à 2 ou 3 personnes maximum avant tout c'est une destination familiale (+ 50 %), c'est une ville libre de neuneus (seulement 1% y viennent en voyage organisé). Les touristes y arrivent en bus à 61%, en voiture à 22% et en avion à 16%. 7% seulement sont venus en passant par une agence de voyage (vraiment tres peu de neuneus). L'âge du touriste est de 26 à 45 ans. On vient à Córdoba pour connaitre la ville à 54%, puis pour voir de la famille à 22%.

Nationalité des touristes : 89 % d'argentins et 11% d'étrangers. (en y comptant uruguayens, chiliens, brésiliens), restent très peu d'européens.

Sur les 89% d'argentins, ils viennent d'abord à 31% de Buenos Aires, puis à 17% du reste de la province de Córdoba, suivent aussi les 12% de touristes de la province de Santa Fe, 6% de Mendoza et 5% de Salta..... Tres peu de touristes des autres provinces.

Les touristes argentins restent en moyenne 3 à 4 nuits (soit 4 à 5 jours) dans la ville de Córdoba. Ils logent de préférence dans les hôtels 2* et 3* et chez les amis ou la famille (pour les touristes de la province de Cordoba). Pourtant presque tous mangent au resto. (à 62%).

Les touristes étrangers viennent des pays limitrophes à 57% (Chili, Uruguay, Brésil), les européens représentent 34% des étrangers, quant au nord américains 9%. Les nationalités européennes les plus présentes sont dans l'ordre : les espagnols, puis les allemands, les anglais, les français, les italiens et les suisses. Les français sont 7 ème par nationalité sur l'ensemble.

Les touristes étrangers viennent à 73% pour faire les touristes mais 10% y viennent pour voir des amis (peut être d'une première visite ? une novia dans l'air ?), 6% pour y travailler et 3% pour étudier.

72% des touristes étrangers pensent profiter de leurs vacances à Cordoba pour visiter une autre localité de la province : Carlos Paz, General Belgrano et Alta Gracia sont les 3 localités les plus visités. Les étrangers restent aussi en moyenne 4 nuits à Córdoba.

Les touristes étrangers dorment dans des hotels 3* (à 32%), chez des amis (ou la novia ) à 17% , dans des auberges de jeunesse à 14% alors que les hotels 2* ne représentent que 11% et les hôtels 1* 4% uniquement !!! (Les guides du routard font vraiment du mal à la petite hôtellerie locale ! Privilégiez là !)

Autre constatation étonnant, l'étranger européen dort avant tout en auberges de jeunesse quel que soit son âge, suivit par "chez l'habitant" (surement l'effet-novia). L'étranger sud américain va lui en hôtel 3***.

Photo : Le Teatro Libertador San Martin.

Comment se déplacer en ville ?

 

Rien de mieux que ses propres pieds pour visiter le centre ville, 80 % des points d'intérêts y sont situés, pour l'extérieur du centre le bus de jour et les taxis et remis de nuit.

Bus de Cordoba, de très nombreuses lignes de bus urbains tout comme à Buenos Aires. Le ticket est à 7,15 ARS (depuis la dernière augmentation du 05 janvier 2015) soit 0,70 €. Il faut se munir avant d’une carte la « Red Bus », on les recharge un peu partout (kiosco, magasin, etc…)

Les taxis (toujours de couleur jaune) ont un tarif de : (Mai 2015)

Bajada de Bandera / Prise en charge   14,70 ARS

Tous les 110 mètres                                 0,73 ARS

 Les « remis » (toujours de couleur verte) ont un tarif de :

 Bajada de Bandera / Prise en charge   15,30 ARS

Tous les 110 mètres                                 0,68 ARS

Comptez entre l’aéroport et le centre ville : 160 ARS (16 euros) (mai 2015)

Mais dans l’autre sens entre centre ville et aéroport : 120 ARS (12 euros) (mai 2015).

Photo : Le "San Telmo" de Córdoba, la Feria de Antiguedades.

Ou prendre des infos touristiques à Córdoba ?

 

Dans la ville de Cordoba, 5 centres d'info touristique qui sont situés dans le Cabildo: (Deán Funes 15), à la terminal de Ómnibus (Bv. Perón 380), à l'Aéropuerto Internacional Córdoba, dans le Patio Olmos Shopping (San Juan angle Vélez Sársfield) et à Obispo Mercadillo (Rosario de Santa Fe 39).

Photo : Le Cabildo.

Par Quoi Commencer ?

 

La ville est grande bien sur, et assez étendue, cependant les vieilles pierres tout comme les centres commerciaux sont placés dans le centre ville. Il est donc possible et facile de visiter le principal à pied ou à défaut de se prendre de temps à autres le taxi (très bon marché, même moins cher qu'à Buenos Aires). A coté de chaque adresse, j'indique le quartier (Centre) par ex. si le taxi est préférable, je l'indique aussi. Donc pour en revenir à la question, on commence par le centre et par la Plaza San Martin.

Photo : Plaza San Martin. 

Ou faire des achats ?

 

Dans le centre, 3 axes de rues piétonnes qui sont de plus reliées par de multiples galeries, calle Rivera Indarte, calles 25 de mayo-9 de Julio, et calles Rosario de Santa Fe-Dean Funes. Si vous préférez les « shopping » (comme on dit ici), dans le centre vous avez le Patio Olmos (Av. Vélez Sarsfield angle Bv. San Juan) ou alors un peu plus excentré à l'Ouest du centre : Le Nuevo Centro Shopping (Duarte Quíros 1400), et au Nord Ouest de la ville : Dinosaurio Mall (Rodriguez del  Busto 4086), enfin dans le quartier de Villa Cabrera : Córdoba Shopping Center (José de Goyechea 2851).

Photo : Le Patio Olmos. 

 

Combien de temps pour visiter la ville ?

 

Pour avoir une idée de la ville, il faut au moins 3 jours pleins (donc 4 nuits sur place) c’est ce qui est recommandé si vous êtes justement en « transit » par la route vers Tucuman et Salta. Maintenant si vous voulez bien "sentir" la ville, et en profitez pour vous lancer au moins 1 ou 2 journée dans la sierra (en revenant le soir sur place) comptez une bonne semaine.  Enfin pour les mordus de la ville et connaitre tout de jour et les recoins de la nuit cordobesa prenez deux semaines.

C’est pour cela que vous trouverez 3 nouveaux articles

Pour une petite visite de la ville en 3 jours cliquez : A visiter dans la ville de Córdoba.

Pour une visite de la ville en une semaine cliquez : (en construction)

Pour une visite totale de la ville en deux semaines cliquez : (en construction)

Maintenant, même si vous ne restez que 3 jours à Cordoba, cela ne vous empêche pas de lire les 2 autres articles des fois que ca vous donne d’autres idées de visite !

Conseil du Petit Hergé :

 

Surtout prenez votre temps, comme je le dis à chaque fois, vous êtes en vacances et non pas en opération commando ! 3 jours entiers ne seront pas de trop pour la découverte de la ville si vous êtes curieux. Il y a de nombreux espaces verts, et en dehors du centre ville, les habitations sont basses, donc pas de sensations d’étouffement. La ville de Cordoba se vide un peu de le weekend, surtout dans le centre, donc combinez pour votre séjour par exemple deux jours de semaines avec un samedi. La ville est aussi un excellent nœud de communication en bus avec par exemple les petites villes d’Alta Gracia ou Carlos Paz, profitez en !

Photo : Palacio Fereyra.

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